Droits permanents / concession – FAQ Agenda 21 pour l’eau

Dans son arrêté du 29 mars 2019 (BGE 145 II 140) (uniquement disponible en allemand), le Tribunal fédéral a décidé que les droits d’eau immémoriaux dont disposent les exploitants d’aménagements hydroélectriques doivent être remplacés «à la première occasion» par des concessions conformes au droit actuel.

L’Agenda 21 pour l’eau propose sur son site une compilation des principales questions et leur apporte une réponse en se basant sur l’arrêt lui-même ou sur les analyses juridiques.

Des FAQ désormais en français.

OFEN : Carte des sites de production électrique en Suisse

Sur la base des garanties d’origine, cette carte localise les centrales qu’elles soient hydrauliques, mais aussi nucléaires, ou encore au gaz naturel, ou à déchets. On y trouvera également des informations sur la puissance installée et la date de mise en service.

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CI pour les nouveaux sites + contributions aux études – projet de loi du CF

Les conditions-cadre actuellement en vigueur pour la petite hydraulique limitent les contributions d’investissement aux rénovations et agrandissements. Or, le 18 juin 2021, un projet de nouvelle loi a été adopté par le Conseil fédéral en vue d’ouvrir ces contributions d’investissement aux nouveaux sites. Le projet porte le nom de Loi relative à un approvisionnement en électricité sûr reposant sur des énergies renouvelables (Modification de la loi sur l’énergie et de la loi sur l’approvisionnement en électricité). Elle précise également les conditions d’une contribution sur les études de projet.

A noter que les installations de type accessoires continueront d’être exemptées des limites inférieures de puissance.

Enfin il est précisé à la dernière page de ce projet de loi:

II 1.La présente loi est sujette au référendum.
2 Le Conseil fédéral fixe la date de l’entrée en vigueur.

En savoir plus: communiqué du CF du 18.06.2021

Et ci-dessous l’article 26 du chapitre 5, principal texte de loi pour la petite hydraulique:

1. Une contribution d’investissement peut être sollicitée:
a. pour la réalisation de nouvelles installations hydroélectriques d’une puissance d’au moins 1 MW;
b. pour l’agrandissement notable d’installations qui présentent une puissance d’au moins 300 kW après l’agrandissement;
c. pour la rénovation notable d’installations qui présentent une puissance d’au moins 300 kW et de 5 MW au plus après la rénovation.

3. La contribution d’investissement se monte à:
a. 60 % au plus des coûts d’investissement imputables pour les installations visées à l’al. 1, let. a et b, d’une puissance allant jusqu’à 10 MW

b. 40 % au plus des coûts d’investissement imputables: […]2. pour les installations visées à l’al. 1, let. c.

4 Une contribution peut être sollicitée pour les études de projet de nouvelles installations hydroélectriques ou d’agrandissements notables d’installations
hydroélectriques répondant aux exigences de l’al. 1, let. a et b. Elle se monte à 40 % au plus des coûts d’étude de projet imputables et est déduite d’une éventuelle contribution au sens de l’al. 1.

5 Les limites inférieures de puissance visées à l’al. 1 ne s’appliquent pas aux installations d’exploitation accessoire.

6 Le Conseil fédéral peut exempter d’autres installations hydroélectriques des limites inférieures de puissance visées à l’al. 1, pour autant qu’elles remplissent l’une des
conditions suivantes:
a. elles sont implantées sur des cours d’eau déjà exploités;
b. elles n’engendrent aucune atteinte supplémentaire aux cours d’eau naturels ou présentant un intérêt écologique.

DETEC– Consultation en cours sur diverses ordonnances

Depuis le 27 avril, le Département fédéral de l’environnement, des transports, de l’énergie et de la communication (DETEC) mène une consultation sur le projet de révision partielle de plusieurs ordonnances telles que celles  sur l’énergie (OEne), sur les installations à basse tension (OIBT), sur l’encouragement de la production d’électricité issue d’énergies renouvelables (OEneR), sur la garantie d’origine et le marquage de l’électricité (OGOM), sur les matériels électriques à basse tension (OMBT).

La procédure de consultation durera jusqu’au 13 août 2021. Il est prévu que les ordonnances révisées entrent en vigueur début 2022.

Avec la révision de l’OEneR, en cas de remplacement complet d’une installation hydroélectrique existante, celle-ci ne sera plus considérée comme une nouvelle installation. Cette adaptation permet à ce type de centrale de sortir de la liste d’attente du système de rétribution à l’injection et d’établir une demande de contribution d’investissement.

Le texte révisé précise encore que le prix de marché de référence dans le système de rétribution de l’injection sera calculé sur une base mensuelle et non plus trimestrielle. Cet ajustement devrait être à l’avantage de la petite hydroélectricité, lui permettant de bénéficier de tarifs plus élevés pendant les mois de forte production.

La révision de l’OEne apporte des précisions juridiques sur la planification directrice et sur l’intérêt national que peut revêtir une installation hydroélectrique. Ceci est lié notamment au barrage de Grimsel.

En particulier, à l’article 7a: L’autorisation relative à une installation hydroélectrique ne nécessite pas que les tronçons de cours d’eau qui se prêtent à l’utilisation d’énergies renouvelables soient désignés conformément à l’art. 10 LEne. Cet article signifie que les projets peuvent être approuvés même si un canton n’a pas encore désigné ces tronçons de cours d’eau. Cela réduit un certain nombre d’obstacles dans la procédure d’approbation.

De plus, les installations hydroélectriques qui n’ont pas d’impact significatif sur le territoire et l’environnement ne sont pas à prévoir dans le plan directeur si elles revêtent un intérêt national. Sont également développées les conditions d’un agrandissement et d’une rénovation d’installation provoquant « la  grave  altération  d’un  objet d’importance nationale inscrit dans un inventaire fédéral conformément à l’art. 5, al. 1, de la loi fédérale du 1er  juillet 1966 sur la protection de la nature et du paysage (LPN) ou une dérogation des buts visés par la protection d’un biotope d’importance nationale  conformément  à  l’art.  18a  LPN« .

Elle précise également certains points concernant la consommation propre.

La révision de l’ordonnance du DETEC sur l’OGOM vise à simplifier le processus de certification de conformité, mais uniquement pour les données des installations photovoltaïques d’une puissance inférieure à 100 kW (auparavant 30 kVA).

Les autres révisions des ordonnances ne touchent pas directement la petite hydraulique.

Les « grandes » modifications de la loi sur l’énergie (LEne) sont attendues d’ici la fin du mois.

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OFEN – Force hydraulique en Suisse: statistiques 2020

Au 1er janvier 2021, la Suisse comptait 677 aménagements hydroélectriques en exploitation d’une puissance égale ou supérieure à 300 kW (au 01.01.2020: 674 installations). Par rapport à l’année précédente, la puissance maximale au générateur a augmenté de 22 MW, une hausse due à la mise en service de plusieurs nouvelles centrales ainsi qu’à des rénovations d’installations existantes.

La production d’énergie attendue a progressé d’environ 174 GWh/an par rapport à l’année précédente pour atteindre quelque 36’741 GWh/an (au 01.01.2020: 36’567 GWh/an).

La hausse induite par les centrales mises en service en 2020 est de 61.5 GWh/an. Le reste de l’augmentation est due aux aménagements dépendant de zones fortement englacées.

Les cantons présentant les plus grandes perspectives de production sont le Valais avec 9862 GWh/an (26.8%), les Grisons avec 7993 GWh/an (21.7%), le Tessin avec 3566 GWh/an (9.7%) et Berne avec 3336 GWh/an (9.1%).

En 2020, 20 aménagements, dont la production devrait atteindre 215 GWh/an, étaient en construction.

La production effective des petites centrales hydroélectriques, d’une puissance inférieure à 300 kW a progressé de 1 GWh/an en 2020.

Selon la loi sur l’énergie en vigueur, la production annuelle moyenne d’électricité d’origine hydraulique devra atteindre 37’400 GWh d’ici à 2035, à comparer à la production indigène pour 2020 de 36’274 GWh/an (une fois les pompes d’alimentation et les centrales de moins de 300 kW considérées), soit 137 GWh/an de plus que l’année précédente

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Eawag – Médiation autour de la politique de l’eau

De la protection contre les inondations à l’approvisionnement en eau potable, en passant par la revitalisation des cours d’eau et la production hydraulique: la politique de l’eau joue sur des tableaux très divers en Suisse. Mais l’échange d’informations entre des parties prenantes politiquement divisées est souvent un écueil. L’étude «Information exchange in governance networks — Who brokers across political divides?» montre que le flux d’informations entre les parties prenantes de la politique de l’eau fonctionne globalement assez bien. Mais là où ce flux bloque, c’est entre les parties prenantes qui défendent des positions politiques différentes. Si des informations techniques ne sont pas partagées, cela s’explique par l’absence de contacts par-delà les fossés politiques. C’est pourquoi l’étude conclut que les rencontres et les manifestations de l’Agenda 21 pour l’eau ou de l’Association suisse des professionnels de la protection des eaux (VSA) sont importantes pour un meilleur échange d’informations.

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PRONOVO – Dernières statistiques sur le SRI

Les derniers chiffres publiés concernant le système de rétribution à l’injection à ce jour correspondent à l’état des demandes au 01.01.2021.

Ce rapport présente pour chaque canton le total des installations subventionnées, qu’elles soient en service, prochainement en service, ou sur liste d’attente.

Ainsi, pour l’énergie hydraulique, le canton des Grisons remporte le record du nombre d’installations en service et bénéficiaires du SRI (120 sites) et celui de la production électrique annuelle (431 GWh). Le record de puissance revient au Valais avec 142 MW.

La liste d’attente compte, sur toute la Suisse, encore 243 installations, soit une puissance totale de 262 MW et une production électrique estimée à 881 GWh/an.

 

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CF – Le potentiel « perdu » de l’hydroélectricité qui n’est plus subventionnée

Le 17 mars 2021, Benjamin Roduit, notamment président de Swiss Small Hydro a déposé une interpellation au Conseil national sous le titre : « Le potentiel « perdu » de l’hydroélectricité qui n’est plus subventionnée ». Le Conseil fédéral était invité à fournir des informations sur les projets d’hydroélectricité sur liste d’attente au 3ème trimestre 2017 (561 projets d’hydroélectricité, soit 2.2 milliards de kWh/an) qui n’ont pas pu être réalisés suite aux changements des conditions-cadre.

Le 26 mai 2021, le Conseil fédéral a notamment émis l’avis suivant. « Pronovo AG a supprimé, en décembre 2020, 240 demandes de la liste d’attente pour le système de rétribution de l’injection (SRI), car les projets en question ne remplissaient plus les conditions pour l’octroi d’un encouragement fondé sur la nouvelle LEne. Pour 135 demandes, le motif de la suppression était la puissance de l’installation inférieure à 1 MW (art. 19, al. 4, let. a, LEne), pour 45 demandes, l’installation n’était pas considérée comme une nouvelle installation (art. 19, al. 1, LEne) et pour 60 demandes, ces deux conditions n’étaient plus remplies. En outre, 23 demandes ont été retirées par les requérants. Les installations hydroélectriques concernées représentaient un potentiel de production annuelle totale d’environ 1220 GWh. Quelques-unes des demandes de SRI supprimées ou retirées ont ensuite donné lieu à une demande de contribution d’investissement. La Confédération a ainsi pu donner une garantie de contribution d’investissement pour 18 projets qui, globalement, produiront environ 250 GWh d’électricité par an. »

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CF-CEATE-N : Promouvoir les énergies renouvelables de manière uniforme

L’initiative parlementaire Girod 19.443 «Promouvoir les énergies renouvelables de manière uniforme. Accorder une rétribution unique également pour le biogaz, la petite hydraulique, l’éolien et la géothermie» a été déposée en juin 2019. Elle faisait état que la rétribution à prix coûtant du courant injecté (RPC /SRI) et la rétribution unique pour le photovoltaïque ont été limitées respectivement à 2023 et 2031. Les différentes énergies renouvelables feront de ce fait l’objet d’une inégalité de traitement dès 2023. Cette initiative mentionnait qu’il appartenait au Parlement de combler cette lacune en mettant les différentes énergies renouvelables sur un pied d’égalité.

Le 1er juin 2021, le Conseil fédéral a approuvé l’avis qu’il avait émis sur le rapport de la Commission de l’environnement, de l’aménagement du territoire et de l’énergie du Conseil national (CEATE-N) consacré à l’initiative parlementaire Girod 19. Ainsi, le CF propose au Parlement de ne pas entrer en matière sur ce projet d’acte, issu de la CEATE-N. De son point de vue, le projet de révision de la loi sur l’énergie élaboré par ladite commission ne suffit pas à renforcer la sécurité de l’approvisionnement en électricité sur le long terme et à assurer une intégration efficace et sûre des énergies renouvelables dans le système d’électricité en Suisse. Les mesures plus poussées qui sont nécessaires à cet effet figurent dans le projet de loi fédérale relative à un approvisionnement en électricité sûr reposant sur des énergies renouvelables. Il est prévu que le Conseil fédéral approuve peu après la fin de la session d’été le message concernant cette loi, qui regroupe une révision de la loi sur l’énergie et une révision de la loi sur l’approvisionnement en électricité.

En savoir plus : CF (01.06.2021), CEATE-N (20.04.2021) et initiative Girod

 

 

France – Nouvelle victoire pour les moulins

La Direction de l’Eau et de la Biodiversité, une nouvelle fois remise à sa place par le Conseil d’Etat

Par une décision rendue lundi 31 mai 2021, le Conseil d’Etat vient de censurer la doctrine de la Direction de l’Eau et de la Biodiversité du Ministère de la Transition Ecologique et Solidaire, concernant l’application de l’article L 214-18-1 du Code de l’environnement, communément qualifié d’« amendement moulins ».

Par cette action, les parlementaires confirment leur souhait d’assurer la préservation des moulins hydrauliques qui, tout en présentant une incidence mineure sur la continuité écologique (à ce sujet, les débats parlementaires indiquent que l’existence des quelques 10 000 moulins hydrauliques actuellement recensés « ne remet pas en cause, d’ores et déjà le très bon état écologique des rivières »), constituent un pan majeur du patrimoine français à protéger, et enfin recèlent un potentiel de développement de la production d’électricité d’origine renouvelable estimé au cours des débats parlementaires entre 120 et 130 mégawatts.

En savoir plus: https://cassini-avocats.com/actualites/